Les charges à payer en portage salarial
Le freelance en portage salarial bénéficie de la même protection sociale qu’un salarié classique et conserve son autonomie dans son travail. Si cela est la principale force du portage salarial, cette protection a, comme pour tous les salariés, un certain prix.
Les salariés en portage salarial doivent, en effet, payer les différentes les cotisations sociales (mutuelle, chômage, retraite etc…) pour pouvoir bénéficier de cette garantie sociale associée au salariat. Ainsi, tous les mois, l’entreprise de portage salarial prélève les charges sociales sur le chiffre d’affaires réalisé par le salarié porté puis les reversent aux différents organismes concernés.
Le paiement des charges en portage salarial impacte donc la rémunération du salarié en portage salarial. Pour comprendre comment, vous avez le choix entre réaliser une simulation de votre salaire en portage salarial ou lire cet article qui vous explique en détail quelles charges sont à payer en portage salarial et comment elles sont calculées.
Les frais de gestion à payer
L’entreprise de portage salarial réalise toutes les démarches comptables et administratives en rapport avec l’activité du salarié porté. A la fin d’une mission, elle collecte le chiffre d’affaires brut réalisé par son salarié porté auprès de l’entreprise cliente et le transforme en salaire. En contrepartie du statut de salarié qu’elle offre et de ses prestations, l’entreprise de portage prélève, en premier lieu, ses frais de gestion sur le chiffre d’affaires brut.
Le montant des frais de gestion en portage salarial varie d’une entreprise à l’autre mais se situe en général entre 3% et 15% du chiffre d’affaires brut que le salarié porté réalise dans le mois. Il faut savoir que les frais de gestion sont le seul moyen pour l’entreprise de portage salarial de se rémunérer. En effet, depuis l’ordonnance du 2 avril 2015, les sociétés de portage salarial sont tenues d’exercer leur activité de manière exclusive. Elles reposent donc entièrement sur les frais de gestion que leurs salariés portés leur reversent.
La réserve financière en portage salarial
Le secteur du portage salarial est régie par la convention collective du portage salarial adoptée le 21 mars 2017. L’article 21 de cette convention oblige les sociétés de portage à mettre en place une réserve financière sur le compte d’activité du salarié porté. Elle se définit comme suit :
« – Pour les salariés en contrat à durée déterminée, une indemnité de précarité équivalente à 10% conformément à l’article L. 1243-8 du code du travail qui sera versée à l’issue du contrat de travail.
– Pour les salariés en contrat à durée indéterminée, une réserve égale à 10% du salaire de base de la dernière mission est constituée sur le compte d’activité… »
Chaque mois, une partie du chiffre d’affaires donc est temporairement mise de côté sur le compte d’activité du salarié porté, dans le but de constituer une réserve financière. Cette dernière a pour objectif de pallier à une éventuelle diminution ou une absence de rémunération entre deux missions. Elle à également pour but de financer les indemnités de fin du contrat de travail.
Les frais de gestion et la constitution d’une réserve financière sont des mesures qui permettent à l’entreprise de portage salarial de convertir le chiffre d’affaires brut en un chiffre d’affaires appelé pour la paie du salarié porté. Comme ces opérations sont effectuées en dehors de la paie, elles ne sont pas inscrites sur le bulletin de paie du salarié porté, mais sont obligatoirement visible sur le compte d’activité. D’autres opérations visant à optimiser la rémunération peuvent également figurer sur le compte d’activité, entraînant une réduction du chiffre d’affaires appelé pour la paie et, par conséquent, une réduction de la base de calcul des charges sociales à payer.
La société de portage salarial peut procéder au calcul du salaire brut de son salarié porté seulement lorsqu’elle a connaissance du chiffre d’affaires appelé pour la paie. Ce montant précis lui permet également d’établir avec exactitude le montant des cotisations salariales et patronales à payer.
Les cotisations sociales à payer en portage salarial
Le statut du portage salarial comporte de nombreux avantages, dont l’accès au statut protecteur du salariat mais il implique d’être soumis, comme un salarié classique, au financement du régime général de la Sécurité sociale et donc au paiement des cotisations sociales, c’est à dire l’ensemble des cotisations patronales et salariales que l’entreprise de portage salarial reverse aux organismes concernés comme par exemple l’URSSAF en établissant la fiche de paie.
En portage salarial, les cotisations salariales et patronales à payer sont prélevées sur le chiffre d’affaires du salarié porté. Leur montant dépend du montant du salaire brut mensuel et est donc variable d’un mois à l’autre. Les charges sociales payées sont les mêmes que pour un salarié classique. Elles alimentent le régime général et permettent au salarié porté d‘ouvrir ses droits à la retraite, au chômage, à l’assurance maladie etc…
Voici les cotisations sociales payées par un indépendant en portage salarial à titre d’exemple :
- Assurance chômage.
- Retraite complémentaire.
- Assurance maladie.
- CSG.
- CRDS.
- Aide au logement.
La liste n’est pas exhaustive mais elle montre que les cotisations payées sont les mêmes que pour un salarié classique. Le taux prélevé pour chaque contribution peut, en revanche, varier en fonction de l’activité, de la masse salariale de la société de portage ou du montant du salaire brut.
Des charges sociales plus importantes que la microentreprise
Le portage salarial présente certains avantages pour les travailleurs indépendants en comparaison d’autres statuts, mais implique également le versement de cotisations sociales plus importantes. Les salariés portés sont soumis à des taux de cotisations salariales avoisinant les 23%, ainsi qu’à des cotisations patronales de l’ordre de 45%, alors qu’un autoentrepreneur ne verse que 22% de charges qui s’accompagné de 1 à 3% de cotisations de formation et autres frais annexes.
Le recours au portage salarial doit donc se faire dans l’optique d’une recherche d’une plus grande sécurité. Maintenant que vous connaissez toutes les charges à payer en portage salarial, la dernière question qui se pose est de savoir quelle partie de son CA un salarié porté récupère à la fin du mois. Pour cela, il faut regarder et comparer le taux de réversion.
Quel taux de réversion en portage salarial ?
La différence entre le chiffre d’affaire d’un salarié porté et son salaire net perçu à la fin du mois s’appelle le taux de réversion. Ce taux s’élève en général de 45% à 55% du chiffre d’affaire. Cependant, il est possible d’augmenter votre taux de réversion grâce à différentes techniques optimisations de salaire comme la déduction des frais professionnels ou l’achat de chèques cadeaux par exemple.
Le prélèvement à la source
En portage salarial, le salarié porté est soumis au prélèvement à la source pour le paiement de ses impôts sur le revenu. S’il ne s’agit pas d’une charge directement lié au fonctionnement du portage salarial. Le paiement des impôts doit également être pris en compte.