Les alternatives au portage salarial

alternative portage salarial

Le portage salarial, en tant que statut professionnel hybride, présente de multiples atouts pour les travailleurs indépendants qui cherchent à concilier autonomie et sécurité. Parmi ses nombreux avantages offert par ce régime, on peut citer en premier lieu la gestion intégrale des démarches administratives par la société de portage salarial, soulageant ainsi le consultant de la charge administrative et bureaucratique souvent fastidieuse.

Un autre avantage majeur du portage salarial est l’égalité de traitement dont bénéficient les portés par rapport aux salariés classiques. Cela signifie qu’ils ont accès à divers avantages sociaux tels que la sécurité sociale, la retraite, les congés payés, et autres avantages typiques du statut de salarié traditionnel. Cette égalité de droits apporte une tranquillité d’esprit aux indépendants qui peuvent ainsi se concentrer sur leur travail sans se soucier des questions liées à leur protection sociale.

Néanmoins, il est essentiel de noter que le portage salarial n’est pas exempt de contraintes. En effet, certaines professions sont exclues du dispositif, ce qui limite les choix de carrière pour les freelances qui souhaitent opter pour ce statut. De plus, il existe une exigence de salaire et de qualification à respecter, ce qui peut être contraignant pour les professions dont les revenus sont plus variables et moins qualifiés.

Dans le cas où vous vous trouvez dans l’une de ces catégories exclues ou que vous préférez explorer d’autres options, il est important de savoir qu’il existe des alternatives au portage salarial. Dans cet article, nous allons vous présenter en détail cinq de ces alternatives.

L’entreprise individuelle

Créée en 2022 pour remplacer le régime de l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), l‘entreprise individuelle (EI) a été conçue dans le but de faciliter l’entrepreneuriat pour les débutants en minimisant les risques. Ce système présente l’avantage de limiter la responsabilité aux seuls biens utilisés dans l’activité professionnelle, offrant ainsi une certaine sécurité aux entrepreneurs débutants.

Contrairement à une société de portage salarial qui impose des critères de sélection, le statut d’entreprise individuelle ne requiert pas de conditions strictes. En effet, toute personne âgée de plus de 18 ans peut se lancer dans cette aventure entrepreneuriale sans avoir à fournir un apport minimal. De plus, ce statut couvre un éventail plus large de professions que le régime du portage salarial, ouvrant ainsi la voie à diverses activités professionnelles.

Cependant, il est important de souligner que ce statut présente également quelques inconvénients. En plus de l’impossibilité de s’associer avec d’autres auto-entrepreneurs, l’entreprise individuelle peut être confrontée à une couverture sociale moins protectrice que celle offerte par une société de portage salarial. Ces facteurs doivent être pris en compte par les entrepreneurs qui optent pour ce statut, afin de bien évaluer les risques et avantages qui en découlent dans leur parcours entrepreneurial. En somme, l’entreprise individuelle constitue une option attrayante pour les entrepreneurs débutants, mais il convient de se familiariser avec ses spécificités avant de se lancer dans cette aventure professionnelle.

Quelles alternatives au portage salarial ?

Auto-entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur est le statut le plus populaire chez les indépendants en France. Celui-ci présente de nombreux avantages indéniables qui en font une alternative crédible au portage salarial :
  • Convient à tous les freelances :  Pour la création d’entreprise, le statut d’auto-entrepreneur est le plus adéquat. En effet, il est adapté à tous les freelances, surtout les débutants.
  • La flexibilité : le statut d’auto-entrepreneur permet aux professionnels de tous les domaines d’activité de devenir micro-entrepreneurs et de cumuler différents statuts tels que salarié, étudiant ou retraité, avec des démarches administratives simples et peu coûteuses.
  • Pas frais de gestion : le professionnel n’a pas besoin de payer des frais de gestion, car il gère lui-même sa comptabilité, ses démarches financières et administratives, avec la possibilité de solliciter des services d’experts en option.
  • Avantages fiscaux et sociaux : Ce statut offre un cadre fiscal et social avantageux, avec des cotisations sociales peu élevées et une exemption de TVA si le chiffre d’affaires annuel reste en dessous du seuil fixé.
Si le statut d’autoentrepreneur convient à des personnes qui débutent dans le monde du freelance, un indépendant avec plus d’expériences risque de se retrouver limité. Ce statut peut être contraignant pour des indépendants plus expérimentés, car :
  • Un plafond du chiffre d’affaire : si vous avez un chiffre d’affaires conséquent, il est préférable de vous tourner vers le portage salarial. En effet, le chiffre d’affaires est plafonné à 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises et 77 700 euros pour des prestations de services.
  • Une autonomie totale : Si l’autonomie est ce que recherche les auto-entrepreneurs, elle peut s’avérer contraignante lorsqu’il s’agit de gérer ses dossiers administratifs et sa comptabilité. De plus, l’auto-entrepreneur est responsable de facturer ses clients et dépend ainsi de leurs délais de paiement. En portage salarial, cette activité chronophage est gérée par la société de portage qui gère l’administratif et s’assure que les paiements soient effectués. Par conséquent, le porté peut effectuer ses missions sereinement.

La création d’une société 

Si vous pensez que vous pouvez passer au niveau supérieur, pourquoi ne pas créer une société. En France, il existe plusieurs régimes juridiques pour la création d’une société. En effet, on distingue : 

  • La SARL : la société à responsabilité limitée, il s’agit du régime juridique le plus populaire en France. La SARL est une société constituée de deux personnes minimum (le maximum étant de 100). L’entreprise peut être lancée avec un faible capital social, déterminé à la discrétion des associés.
  • L’EURL : Le statut juridique d’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) vous permet de simplifier la gestion, limitez votre responsabilité aux apports, protégez votre patrimoine personnel.
  • La SASU : La société par actions simplifié unipersonnelle est un régime juridique dans lequel l’associé unique n’engage sa responsabilité qu’à hauteur de son apport. Si elle présente des points communs avec l’EURL, la SASU dispose d’un système fiscal plus avantageux que cette dernière. 

Si vous êtes à la recherche d’une véritable indépendance, la possibilité de créer votre propre patrimoine ou que vous n’êtes pas éligible au portage salarial, peut être devrez vous songer à créer une société. Cependant, si vous débutez dans le monde de l’entrepreneuriat, que vous avez besoin de soutien pour commencer et que vous ne souhaitez pas gérer votre administratif peut-être ne faut-il pas emprunter cette voie.

Les coopératives d’activité et d’emploi

De part leur fonctionnement, les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) se rapproche du portage salarial. En effet, ils fonctionnent sur la mise en relation d’un entrepreneur avec une CAE. En signant un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) avec la coopérative, l’entrepreneur acquiert le statut d’entrepreneur-salarié. Tout comme dans le portage, il doit également atteindre des objectifs et respecter des obligations d’activité minimale définis dans son contrat. Ce statut lui permet d’avoir les mêmes droits que les salariés classiques (Assurance chômage, ARE…) tout en restant indépendant. Au bout d’un maximum de trois ans, l’entrepreneur devient associé de la CAE et participe à sa gouvernance. Si ce staut est très intéressant, il possède, cependant, quelques inconvénients :
  • Durée limitée du contrat : Le contrat d’entrepreneur-salarié a une durée limitée (généralement de trois ans maximum). À la fin du contrat, l’entrepreneur doit envisager de quitter la CAE ou de devenir associé si son projet est pérenne.
  • Limitation dans le choix des activités : En étant entrepreneur-salarié, il est impossible d’embaucher du personnel, de conclure des contrats importants ou contraignants, ou encore de répondre à d’importants appels d’offres.
  • Partage des bénéfices : Une partie du chiffre d’affaires généré par l’entrepreneur est reversée à la structure, qui prend en charge certains frais administratifs et de gestion. Cela peut réduire les revenus nets de l’entrepreneur.
  • Limitations dans la gestion de l’entreprise : Le CAE peut imposer des contraintes dans la gestion de l’entreprise, notamment en termes de recrutement de personnel et de prise de décisions stratégiques.

Le CDI intérimaire

Le CDI intérimaire (Contrat à Durée Indéterminée intérimaire) est un contrat de travail qui combine les avantages du CDI avec la flexibilité de l’intérim. Il offre une stabilité de l’emploi aux salariés, car ces derniers sont embauchés de manière permanente par une agence d’intérim. Ils sont ensuite placés temporairement chez différents clients pour effectuer des missions intérimaires. Malgré la rotation des missions, les salariés perçoivent un salaire régulier et bénéficient d’indemnités de fin de mission à chaque mission terminée. De plus, ils ont accès aux avantages sociaux tels que la mutuelle et l’accès à la formation. Le CDI intérimaire peut être une option intéressante pour ceux qui recherchent à la fois stabilité et diversité dans leur travail. Cependant, il est important de se renseigner sur les détails du contrat auprès de l’agence d’intérim avant de l’accepter. Si le statut est assez intéressant et peut permettre une certaine liberté qui le rapproche de l’entrepreneuriat, ce statut n’est pas sans inconvénients. Tout d’abord, il ne garantit pas une mission permanente, ce qui peut engendrer des périodes d’attente entre les missions et créer une incertitude financière pour le salarié. De plus, étant lié à l’agence d’intérim qui le recrute, le salarié peut être dépendant des opportunités d’emploi disponibles chez cette agence, limitant ainsi sa liberté de recherche d’emploi. Bien que le CDI intérimaire offre plus de stabilité que le contrat d’intérim classique, il peut néanmoins restreindre la flexibilité du travailleur, car il est engagé à travailler pour l’agence sur une base permanente. Par ailleurs, les missions temporaires et variées peuvent rendre difficile l’adaptation rapide à différents environnements de travail. De plus, pour accéder à des missions, le salarié peut être amené à se déplacer géographiquement, ce qui peut être contraignant pour certains. Enfin, le CDI intérimaire peut limiter les possibilités d’évolution de carrière au sein de l’agence d’intérim, car le salarié est principalement recruté pour des missions temporaires plutôt que pour un poste fixe. Comme pour tout contrat de travail, il est essentiel que les salariés potentiels évaluent soigneusement les avantages et les inconvénients du CDI intérimaire pour déterminer s’il correspond à leurs besoins et à leurs aspirations professionnelles.
Quelles alternatives au portage salarial 2

Le portage entrepreneurial

Le portage entrepreneurial offre une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent exercer une activité indépendante tout en conservant un statut de salarié, sans la nécessité de créer leur propre entreprise. En portage entrepreneurial, la société n’a aucun lien juridique avec les entreprises clientes, contrairement au portage salarial. Elle conclut uniquement des contrats de mandat avec les consultants portés, leur permettant ainsi de déléguer la gestion administrative de leur activité.

L’un des avantages du portage entrepreneurial est la réduction des cotisations sociales pour les indépendants, ce qui peut représenter une économie significative. De plus, ce statut offre une meilleure protection sociale que certaines autres formes juridiques accessibles aux freelances. Un autre avantage est que le portage entrepreneurial ne soumet pas les consultants portés à un seuil de rémunération minimum, comme cela peut être le cas dans le cadre de la convention collective du portage salarial.

Cependant, il est important de noter que le portage entrepreneurial ne donne pas droit au chômage en cas de cessation d’activité, contrairement au portage salarial.

Conclusion

le portage salarial présente de nombreux atouts pour les travailleurs indépendants, offrant une gestion administrative simplifiée et une égalité de traitement similaire à celle des salariés traditionnels. Cependant, il n’est pas dénué de contraintes.

Heureusement, il existe plusieurs alternatives au portage salarial qui méritent d’être examinées en fonction des besoins et des préférences de chaque individu. Ces alternatives offrent des opportunités intéressantes pour les travailleurs indépendants, mais d’autre part, elles comportent également leurs propres inconvénients, qu’il est essentiel de prendre en compte lors de la prise de décision.

Il est donc recommandé à chaque travailleur indépendant de se renseigner soigneusement sur chaque option et de considérer attentivement ses objectifs professionnels, sa situation financière et ses préférences avant de choisir la meilleure voie à suivre. En fin de compte, la décision dépendra des besoins spécifiques de chaque individu, de son ambition entrepreneuriale et de ses aspirations professionnelles.

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