Droits au congé maternité pour les consultantes en portage salarial

- Le congé maternité : un congé obligatoire
- Comment s'organise concrètement votre congé maternité en portage salarial ?
- Les démarches administratives pour votre congé maternité en portage salarial
- L'indemnisation du congé maternité en portage salarial
- Conclusion : le portage salarial représente une protection précieuse pour les consultantes
Attendre un enfant représente un moment unique dans la vie d’une femme, mais cela soulève naturellement des questions pratiques, notamment professionnelles. Pour les consultantes qui ont choisi le portage salarial, une interrogation revient souvent : « Aurai-je droit au congé maternité ? » La réponse est rassurante.
Le statut hybride du portage salarial, qui combine autonomie professionnelle et protection sociale avec notamment accès à la prévoyance santé, garantit effectivement l’accès au congé maternité. Mais est-elle aussi avantageuse qu’une salariée classique ?
Le congé maternité : un congé obligatoire
Le congé maternité constitue bien davantage qu’un arrêt de travail temporaire. Il s’agit d’une période protégée par la loi, pensée pour accompagner les futures mères dans cette transition majeure. Cette interruption d’activité permet non seulement de se préparer à l’arrivée de l’enfant, mais aussi de récupérer physiquement et psychologiquement après l’accouchement. La législation française impose une , dont six semaines sont absolument interdites de travail.
Cette obligation légale n’est pas négociable : toute activité professionnelle pendant cette période vous ferait perdre vos droits aux indemnités journalières. L’employeur qui ne respecterait pas cette règle s’exposerait d’ailleurs à une amende pouvant atteindre 1 500 euros. Cette législation n’échappe pas au portage salarial.
En effet, les salariées portées, étant sous contrat de travail avec une société de portage, peuvent elles aussi profiter du congé maternité. De plus, les consultantes en portage salarial qui envisagent une adoption peuvent également bénéficier d’un . Sa durée varie entre 16 et 22 semaines selon le nombre d’enfants adoptés et ceux déjà présents dans le foyer.

Comment s’organise concrètement votre congé maternité en portage salarial ?
Le congé maternité en portage salarial se structure autour de deux périodes distinctes : le congé prénatal, qui précède la naissance, et le congé postnatal, qui suit l’accouchement. Cette organisation, définie par l’article L1225-17 du Code du travail, s’applique intégralement aux salariées portées. La durée totale de votre congé varie selon votre situation familiale.
- Si vous attendez votre premier ou deuxième enfant, vous bénéficierez de 16 semaines au total : 6 semaines avant la naissance et 10 semaines après.
- À partir du troisième enfant, cette durée s’étend à 26 semaines, réparties en 8 semaines de congé prénatal et 18 semaines de congé postnatal.
- Les naissances multiples bénéficient d’une protection renforcée. En cas de jumeaux, le congé s’étend à 34 semaines (12 semaines avant et 22 semaines après la naissance). Pour des triplés ou plus, la durée atteint 46 semaines, avec 24 semaines de congé prénatal et 22 semaines de congé postnatal.
Il faut également savoir que des circonstances médicales particulières peuvent prolonger votre congé. En cas d’état pathologique attesté par certificat médical, la durée peut être étendue de deux semaines avant l’accouchement et de quatre semaines après.
Les démarches administratives pour votre congé maternité en portage salarial
La première étape consiste à obtenir un certificat médical auprès de votre médecin traitant ou d’une sage-femme. Ce document, parfois appelé attestation de grossesse, doit mentionner la date présumée d’accouchement ou la date effective si l’enfant est déjà né. Vous devrez ensuite effectuer votre déclaration de grossesse auprès de deux organismes : la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et la Caisse d’Allocations Familiales.
Cette déclaration doit impérativement être réalisée avant la fin de la 14e semaine de grossesse, en utilisant le formulaire « Premier examen médical prénatal » que vous remet votre professionnel de santé. Une fois ce formulaire complété et transmis à la CPAM, vous recevrez en retour un document ressemblant à un calendrier de grossesse. Ce précieux sésame détaille les dates officielles de début et de fin de votre congé maternité.
C’est à ce moment-là que vous pourrez vraiment planifier votre absence professionnelle et organiser la transition avec vos clients. N’oubliez pas d’informer rapidement votre société de portage salarial ainsi que vos entreprises clientes de votre situation. Cette communication anticipée permet d’éviter les malentendus et de préparer sereinement votre remplacement ou la mise en pause de vos missions.
L’indemnisation du congé maternité en portage salarial
L’un des avantages majeurs du portage salarial par rapport au statut de freelance est l’accès aux indemnisations du congé maternité. Cependant, cette protection financière est conditionnée au respect de certains critères d’éligibilité.
Vous devez d’abord justifier d’une affiliation à la Sécurité sociale depuis au moins six mois en tant que salariée. Cette condition assure une certaine stabilité dans votre statut avant de bénéficier des prestations.
Côté activité professionnelle, plusieurs options s’offrent à vous pour remplir les conditions. Vous pouvez soit avoir travaillé au moins 150 heures dans les 90 jours précédant votre arrêt de travail, soit avoir effectué au moins 600 heures au cours de l’année précédent la date de votre grossesse. Votre société de portage doit transmettre vos trois derniers bulletins de salaire à la CPAM. Ces documents servent de base au calcul de vos indemnités.

Le calcul de vos indemnités
Comme indiqué plus haut, le montant de votre indemnisation repose sur vos trois derniers salaires bruts perçus avant le début de votre congé. Le calcul s’effectue en additionnant ces trois salaires, puis en divisant le total par 91,25 (soit la durée moyenne de trois mois exprimée en jours). Attention cependant au plafond de la Sécurité sociale, fixé à 3 864 euros par mois.
Ce plafond détermine l’indemnité journalière maximale, qui s’élève à 100,36 euros après déduction des charges sociales. Pour illustrer concrètement ce calcul, prenons l’exemple d’une consultante ayant perçu 2 500 euros bruts par mois pendant trois mois. Le total de 7 500 euros divisé par 91,25 donne 82,25 euros.
Après déduction de 21% de charges (CSG et CRDS), l’indemnité journalière s’établit à environ 65 euros. Un point important à retenir : c’est directement la CPAM, et non votre société de portage, qui vous verse ces indemnités.
Conclusion : le portage salarial représente une protection précieuse pour les consultantes
Le congé maternité en portage salarial démontre que ce statut hybride n’est pas qu’une simple solution de commodité, mais bien un véritable choix de carrière offrant des garanties solides. En alliant la flexibilité entrepreneuriale à la protection sociale du salariat, le portage salarial permet aux consultantes de vivre leur maternité sans compromettre leur sécurité financière.
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