CAE ou portage salarial : quel est le meilleur choix pour votre activité indépendante ?

Si vous souhaitez exercer une activité indépendante tout en bénéficiant d’un cadre sécurisé, vous avez le choix entre deux options : la Coopérative d’Activités et d’Emplois (CAE) et le portage salarial.

 Ces deux dispositifs offrent un équilibre entre autonomie professionnelle et protection sociale, tout en allégeant les contraintes administratives propre aux statuts classiques. Bien qu’ils partagent certaines similitudes, leurs fonctionnements et objectifs diffèrent. Dans cet article, nous allons vous expliquez leurs particularités, leurs avantages, leurs inconvénients, et vous guider pour choisir la solution adaptée à votre projet.

Pour en savoir plus sur les alternatives au portage salarial, consultez notre article.

Qu’est-ce qu’une Coopérative d’Activités et d’Emplois (CAE) ?

Une CAE est une structure coopérative regroupant des entrepreneurs indépendants qui souhaitent développer leur activité dans un cadre sécurisé. En intégrant une CAE, vous devenez un entrepreneur-salarié.

Ainsi, vous bénéficiez des avantages du salariat (sécurité sociale, cotisations retraite, droits au chômage) tout en exerçant votre activité comme un indépendant. La CAE agit comme un « hébergeur » administratif et juridique.

Quels sont les services proposés par une CAE ?

  • Un accompagnement individualisé : les CAE proposent des conseils personnalisés pour structurer votre projet, élaborer une stratégie commerciale et gérer votre activité.
  • Une gestion administrative mutualisée : la facturation, la comptabilité et les formalités administratives sont prises en charge. Ainsi, vous pouvez vous concentrer sur votre cœur de métier.
  • Réseau et échanges : les CAE favorisent la collaboration entre entrepreneurs via des ateliers, formations et événements, renforçant le sentiment d’appartenance à une communauté.
  • Sécurité et santé : les CAE proposent un accompagnement pour garantir des conditions de travail sûres et conformes.
  • Hébergement juridique : les CAE fournissent un cadre légal pour tester votre activité sans créer une structure juridique propre.

En contrepartie, vous versez une contribution financière, généralement entre 8 et 15 % de votre chiffre d’affaires, pour financer ces services. Ce pourcentage varie selon les CAE et est fixé en assemblée générale.

Dans un délai maximal de trois ans qui suit la conclusion du contrat, l’entrepreneur-salarié devient associé de la CAE.

À qui s’adresse la CAE ?

La CAE est idéale pour :

  • Les porteurs de projets : si vous souhaitez tester la viabilité de votre activité sans créer immédiatement une entreprise, la CAE est faite pour vous.
  • Les freelances de tous secteurs : que vous soyez artisan, dans la tech, les services ou les métiers manuels, vous pouvez faire partie d’une CAE. En effet, les CAE sont ouvertes à une grande diversité de profils.
  • Les personnes qui recherchent un accompagnement structuré : si vous recherchez un réseau collaboratif, optez pour la CAE.

Quels sont les avantages de la CAE

  • Simplicité administrative : La CAE gère les formalités et vous libère des tâches comptables et juridiques.
  • Sécurité sociale : vous bénéficiez des mêmes droits qu’un salarié classique (retraite, chômage, santé).
  • Accompagnement : vous bénéficiez d’un suivi personnalisé et de formations pour développer vos compétences.
  • Réseau : dans une CAE, vous avez des opportunités de collaboration et d’échanges avec d’autres entrepreneurs.

Quels sont les inconvénients de la CAE

  • Contribution financière élevée : les frais de gestion (8 à 15 %) peuvent être perçus comme élevés, surtout pour les activités à faible marge.
  • Engagement coopératif : Vous devez participer à la vie de la CAE (réunions, assemblées générales), ce qui peut être chronophage.
  • Limites pour les projets ambitieux : Les CAE sont souvent adaptées aux projets de petite ou moyenne envergure. Pour des projets nécessitant des investissements importants ou l’embauche de personnel, d’autres statuts peuvent être plus appropriés.
  • Impossibilité de recruter : Vous ne pouvez pas embaucher directement sous le statut d’entrepreneur-salarié.

Qu’est-ce que le portage salarial ?

Le portage salarial est un statut hybride entre salariat et indépendance. Vous signez un contrat de travail avec une société de portage salarial, qui devient votre employeur. Ainsi, vous passez d’indépendant à salarié porté.  La société de portage prend en charge la gestion administrative, comptable et juridique de votre activité, tout en vous versant un salaire après déduction de frais de gestion et de cotisations sociales.

Même si vous êtes salarié de la société de portage, vous n’en demeurez pas moins un indépendant. Ainsi, vous êtes libre de prospecter vos clients, fixer vos tarifs et d’organiser vos missions.

À qui s’adresse le portage salarial ?

Le portage salarial est particulièrement adapté aux :

  • Professionnels des prestations intellectuelles : consultants, formateurs, développeurs, graphistes. Les métiers manuels ou artisanaux ne sont pas éligibles.
  • Indépendants avec un TJM élevé : La convention collective du portage salarial impose un taux journalier moyen (TJM) minimum. Chez Uncdi, nous imposons un TJM minimum de 190 euros.
  • Freelances qui cherchent la simplicité : les freelances qui souhaitent se concentrer sur leur activité sans gérer les aspects administratifs.

Quels sont les avantages du portage salarial ?

  • Autonomie : vous gérez vos clients et vos tarifs comme un indépendant.
  • Protection sociale : Vous bénéficiez des avantages du salariat (sécurité sociale, chômage, retraite).
  • Simplicité : la société de portage gère la facturation, la comptabilité et les déclarations.
  • Rapidité : vous pouvez démarrer rapidement sans créer de structure juridique.

Quels sont les inconvénients du portage salarial ?

  • Frais de gestion : généralement entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires, ce qui peut réduire votre revenu net.
  • TJM minimum : le seuil de facturation minimum peut être un frein pour les débutants ou les activités à faible valeur ajoutée.
  • Restriction aux prestations intellectuelles : les métiers manuels ou artisanaux ne sont pas éligibles.
  • Moins de communauté : contrairement aux CAE, le portage salarial offre peu d’opportunités de réseautage ou de collaboration.

Dans quel contexte choisir la CAE ?

Vous pouvez optez pour une CAE, si :

  • Vous êtes au lancement de votre activité et souhaitez tester votre projet dans un cadre sécurisé.
  • Votre ne faites pas de prestations intellectuelles.
  • Vous appréciez l’accompagnement personnalisé et la dynamique collaborative d’une communauté d’entrepreneurs.
  • Vous êtes prêt à vous engager dans la vie coopérative (réunions, gouvernance).

Dans quel contexte choisir le portage salarial ?

Choisissez le portage salarial si :

  • Vous exercez une prestation intellectuelle (consulting, formation, informatique…).
  • Vous avez un TJM suffisamment élevé pour couvrir les frais de gestion et cotisations sociales.
  • Vous recherchez une solution rapideetsans engagement à long terme dans une structure coopérative.
  • Vous préférez travailler de manière indépendante sans participer à une communauté.

Conclusion

Le choix entre une CAE et le portage salarial dépend de votre profil, de votre activité et de vos priorités. Si vous cherchez un cadre collaboratif, un accompagnement poussé et une solution ouverte à tous types de métiers, la CAE est une excellente option, particulièrement pour tester un projet.

En revanche, si vous êtes un professionnel qui propose des prestations intellectuelles avec un TJM élevé et que vous privilégiez l’autonomie et la simplicité administrative, le portage salarial est plus adapté.

Pour aller plus loin :