Titres restaurant : Pourquoi 700 millions d’euros sont perdus chaque année ?

Freelance au restaurant

Depuis le 1er janvier 2023, le montant maximal du titre restaurant a augmenté passant de 11,84€ à 13€. Cela est dû à l’augmentation du plafond qui donne droit à une exonération de charge patronale qui est fixée par l’URSSAFF. Dans un contexte d’inflation élevée, cette augmentation est plutôt une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des salariés français qui en bénéficient.

Cependant, de plus en plus de français n’arrivent plus à dépenser l’intégralité de leurs titres restaurant. En effet, sur les 7,5 milliards d’euros de tickets restaurant émis chaque année, environ 10% ne sont pas consommés soit 700 millions d’euros par an. Cela représente environ 145€ de pertes par salarié bénéficiaire par an.

Pour comprendre ce phénomène, nous allons vous expliquer dans cet article les différentes raisons qui font que les titres restaurant ne sont pas dépensés en intégralité par les salariés qui en bénéficient.

Des usages au travail qui changent

En 2023, le succès du titre restaurant ne se dément toujours pas. Il reste l’un des avantages sociaux les plus appréciés par les salariés qui en bénéficient. C’est également un moyen efficace d’augmenter ou de préserver le pouvoir d’achat des salariés et d’optimiser ses revenus. Quelques chiffres illustrent leur succès :

  • 4,8 millions de salariés ont des titres restaurants en 2023.
  • Environ 20% des entreprises en France les proposent à leurs salariés.
  • 7,5 milliards d’euros de titres sont émis chaque année en France.
Cependant, la crise sanitaire du Covid-19 a profondément modifié le rapport au travail des salariés français et leurs usages. La démocratisation du télétravail notamment fait que leur utilisation est de plus en plus difficile pour les salariés de dépenser son titre restaurant car ils travaillent plus souvent à leur domicile. Cependant, si la modification de la façon de travailler explique, en partie, pourquoi 10% des titres restaurant émis chaque année ne sont pas dépensés, ce n’est pas la seule raison qui explique ce phénomène.

Un titre restaurant au format papier moins accepté par les restaurateurs

On l’oublie souvent mais si l’employeur n’a aucune obligation de proposer des titres restaurant à ses salariés dans son entreprise, les restaurateurs n’ont aucune obligation de les l’accepter. Et s’ils le font, c’est parce le traitement des tickets restaurant est simple et le remboursement rapide. Cette simplicité vient du fait qu’il existe, depuis 1972, un guichet unique pour le traitement et le remboursement des titres restaurant : La Centrale de Règlement des Titres (CTR).

Cette association traite environ 2,8 millions de titres par jour et 700 millions de titres par an. Elle collecte les titres restaurants émis par les différents acteurs d’une manière simple, sécurisée et rapide. Concrètement, un restaurateur envoie tous les titres restaurant en sa possession à la CTR et obtient un virement du montant total dans un délai de 21 jours maximum.

Malgré une commission élevée (environ 5% à 6%), la procédure de remboursement reste prévisible, simple et rapide pour le restaurateur. Il n’a pas besoin d’effectuer un tri entre les différents émetteurs de tickets restaurants et sait que le montant sera crédité sur son compte dans un délai connu à l’avance. Cette simplicité incite donc les restaurateurs à accepter les titres restaurant dans leurs établissements.

Pourtant, la CTR a annoncé sa dissolution au 31 décembre 2022. Elle reste en activité jusqu’au 28 février 2023 le temps de traiter les tickets restaurants émis en 2022. Après cette date, les professionnels de la restauration sont toujours dans le flou le plus total sur les démarches à adopter pour obtenir le remboursement des titres restaurants au format papier.

Le traitement des titres restaurant risque de prendre plus de temps aux restaurateurs. Ils ne savent toujours pas quel sera le montant de la commission à payer. De plus, ces commissions élevées grignote la rentabilité des restaurateurs déjà mise à mal par la crise sanitaire et le contexte d’inflation actuelle. Face à toutes ces incertitudes, les restaurateurs préfèrent simplement ne plus accepter les titres restaurants au format papier dans leurs établissements.

Un format dématérialisé en cause

Depuis 2014, l’émission du ticket restaurant est autorisée au format dématérialisé et cela accentue le phénomène. En effet, Catherine Coupet, qui dirige la société émettrice de titres restaurant Open ! Eat explique que « Lorsque ces chèques repas n’étaient encore que sur support papier, le 0,5 % périmé était remboursé en fin d’année par les émetteurs à leurs clients et redistribués aux œuvres sociales des entreprises, comme imposé par la loi. Depuis 2014 et la possible dématérialisation des titres, on est passé avec la carte à 10 % des sommes non dépensées ».

Les tickets restaurant au format papier sont en principe valable l’année de leur émission puis ils sont périmés. Dans le cas de titres restaurant en version dématérialisés, il n’y a pas de date de validité. Il est possible de reporter les sommes d’une année à l’autre. Résultat : les montants s’accumulent sur le portefeuille de certains salariés. Selon un sondage réalisé à la fin novembre 2022, plus de 35 % des bénéficiaires disposaient de 100 et 300 € sur leur carte et près de 7 % de 300 à 600 €.

Conclusion

Bien que les tickets restaurant restent l’un des avantages sociaux les plus appréciés par les salariés en France, que le plafond de paiement ait été augmenté à 25 euros par jour maximum depuis le mois d’octobre 2022, les salariés qui en bénéficient ont de plus en plus de mal à tous les utilisés.

Cela est dû à la démocratisation du télétravail qui modifie les usages du déjeuner, des tickets restaurants au format papier de plus en plus refusés par les restaurateurs et un format dématérialisées qui permet un report des titres restaurant d’une année à l’autre.

En portage salarial, les titres restaurant permettent au salarié porté d’optimiser son salaire en bénéficiant de l’exonération de charges patronales pour chaque jour travaillés. N’hésitez d’ailleurs pas à effectuer une simulation de votre salaire en portage salarial en cliquant sur le lien ci-dessous.

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