Pourquoi les tickets restaurant papier sont de plus en plus refusés ?

ca-restauration

En ce début d’année 2023, un nombre croissant de restaurateurs refusent les tickets restaurants au format papier dans leurs établissements. Ce phénomène s’explique, entre autre, par un changement dans le traitement et le remboursement des titres restaurant à partir du 28 février 2023.

Face à des démarches de plus en plus complexes pour obtenir le remboursement des tickets restaurants papier, de nombreux professionnels jettent l’éponge et préfèrent ne plus les accepter. Pour comprendre le problème actuel, un retour en arrière s’impose.

Une simplicité de traitement remise en cause

Le succès du ticket restaurant ne se dément toujours pas et se traduit dans les chiffres. En effet, chaque année en France, 7,5 milliards d’euros de titres sont émis, environ 5 millions de salariés en bénéficient et 20% des entreprises le proposent.

Si l’employeur n’a aucune obligation de le proposer à ses salariés, on oublie souvent que les restaurateurs n’ont aucune obligation de l’accepter. Lorsqu’ils le font, c’est parce le traitement des tickets restaurant est simple et le remboursement rapide.

Cette simplicité vient du fait qu’en 1972, les 4 sociétés historiques émettrices de titres restaurant (Endered, Up, Sodexo Pass France, Natixis Intertitre devenue Bimpli) créent un guichet unique pour le traitement et le remboursement des titres restaurant : La Centrale de Règlement des Titres (CTR).

Cette association traite environ 2,8 millions de titres par jour et 700 millions de titres par an. Elle collecte les titres restaurants émis par les différents acteurs d’une manière simple, sécurisée et rapide. Concrètement, un restaurateur envoie tous les titres restaurant en sa possession à la CTR et obtient un virement du montant total dans un délai de 21 jours maximum.

Si la commission est un peu élevée (environ 5% à 6%), la procédure reste prévisible, simple et rapide pour le restaurateur. Il n’a pas besoin d’effectuer un tri entre les différents émetteurs de tickets restaurants et sait que le montant sera crédité sur son compte dans un délai connu à l’avance. Cette simplicité incite donc les professionnels de la restauration à accepter les tickets restaurants dans leurs établissements.

Pourtant, la CTR a annoncé sa dissolution au 31 décembre 2022. Elle reste en activité jusqu’au 28 février 2023 le temps de traiter les tickets restaurant émis en 2022. Passée cette date, les restaurateurs sont toujours dans le flou le plus total sur les démarches à adopter pour obtenir le remboursement des titres restaurants au format papier. Devront ils trier et envoyer les titres restaurant à chaque émetteur ? Quelles seront les délais de traitement et les commission à payer ?

Toutes ces incertitudes incitent tout simplement les restaurateurs à ne plus accepter les titres restaurants au format papier.

Le ticket restaurant moins rentable pour les restaurateur

Depuis le décret du 6 mars 2014 qui autorise l’émission de titres-restaurant au format dématérialisé, les tickets restaurant au format papier sont peu à peu remplacés par des cartes titres restaurant.

Cette solution permet, en théorie, aux professionnels de la restauration d’être remboursé plus rapidement et facilement. Les restaurateurs espérait donc une baisse de la commission prélevée jugé trop haute. Les sociétés émettrices refusent de leur coté de baisser leurs commissions sur les formats dématérialisés arguant même que les restaurateurs font déjà des économies en temps et en argent car ils n’ont plus à payer l’envoi des titres restaurants à la CTR.

Mais avec la crise du Covid, l’envolée des couts de l’énergie et des matières premières, la profession souffre. Elle a vu ses marges baisser. Dans ce contexte difficile, les commissions élevées sur les tickets restaurants, qu’ils soient au format papier ou dématérialisés, rendent les titres restaurants de moins en moins rentables pour le restaurateur.

Ces articles devraient vous intéresser